Largotec'Infos n°1 - Mars 2007

Cette interrogation quelque peu angoissée n'est en rien nouvelle. Elle court tout au long de l'histoire de la philosophie politique et était encore posée dans les années 1960, conduisant certains de ceux qui y répondaient par la négative à préconiser un régime mixte, mi-démocratique, mi-technocratique pour permettre une meilleure gouvernabilité des sociétés démocratiques.

Ce contexte particulier aux années 1960-1970 a d'ailleurs contribué à l'éclosion du sens contemporain de la notion de gouvernance. Il nous a paru important et intéressant de revenir à nouveaux frais sur cette question à travers le prisme plus précis de la normativité des sociétés démocratiques : des sociétés qui paraissent de plus en plus en cours de segmentation dont l'auto-normativité croissante des composants n'est qu'un aspect, peuvent-elles encore être gouvernées, c'est-à-dire traversées et portées par un projet global ?

La notion de gouvernance estelle le produit de cette fragmentation ou la tentative de la conjurer en redonnant au politique une fonction de pilotage, à moins qu'elle tienne de l'un et de l'autre ? Il nous a semblé également passionnant et nécessaire de traiter ce vaste sujet en mobilisant les savoirs accumulés par un grand nombre de disciplines, telles que le droit, la science politique, la sociologie, la gestion, l'économie, les sciences de la communication, l'anthropologie, et en créant l'espace de leurs échanges. Tel est l'objet du colloque que nous préparons pour les 13 et 14 décembre 2007 avec pour titre « La gouvernance des sociétés contemporaines au regard des mutations de la normativité » et dont l'appel à communication est diffusé sur le site du laboratoire : http://www.univ-paris12.fr/largotec/

L'organisation de ce colloque s'inscrit dans un travail de recherche plus vaste marqué par l'ouverture en octobre 2005 du séminaire sur « la normativité à travers les sciences et les pratiques » tenant une dizaine de séances et qui a rassemblé des collègues de ombreuses disciplines. n Ce colloque et ces séminaires sont à ce titre emblématiques de ce que veut être le LARGOTEC : un espace d'échange et de production scientifiques au service de la cité.