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Colloque "La place de la controverse dans les études du politique"

Publié le 12 février 2019

Le LIPHA organise le colloque IDEP 2017, les 18 et 19 décembre 2017 à l'Université Paris-Est Créteil. La place de la controverse dans les études du politique.

colloque
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Date(s)

du 18 décembre 2017 au 19 décembre 2017

Lieu(x)
UPEC
UFR AEI-IPAG, Bat T
61 Av. du Général de Gaulle
94010 Créteil cedex


Thème du colloque 

Qui a t'il de commun entre les controverses politiques ou juridiques, philosophiques ou scientifiques?
Quel sens y a t'il à mettre sur un même plan des évènements aussi differents que, par exemple, la controverse de Valladolid au XVème siècle, la controverse autour du droit de mentir opposant Constant à Kant à la toute fin du XVIIIème siècle, la controverse autour de la génération spontanée entre Pouchet et Pasteur au XIXème siècle, ou la controverse entre Hayek et Keynes, au début des années 1930, sur les causes des fluctuations économiques. A priori, ces formes de conversations collectives n'ont de commun que le nom tant elles diffèrent non seulement par leurs sujets mais aussi par leurs formes d'argumentation, les acteurs qui s'y trouvent impliqués et les contextes historiques qui les ont accueillies. Toutefois, dans ce colloque, nous posons l'hypothèse qu'il existe une forme de continuité et de transversalité entres elles.

Problématique du colloque

A côté d'un usage systématique de la notion de controverse, marqué par une forme d'inflation occurentielle - notion la plupart du temps synonyme de débat ou de polémique - on peut retrouver dans la littérature la trace d'un usage plus scientifique introduit par la sociologie des controverses au croisement des Sciences studies et de la sociologie pragmatique.
Dans le sens commun politologique elle est le plus souvent utilisée comme un traceur permettant de reconstituer des logiques d'acteur et de positon et est présentée comme une arène que des acteurs politiques, médiatiques...etc investissent et au sein de laquelle , en fonction de leurs propriétés sociales respectives, ils investissent des capitaux spécifiques en vue d'un gain matériel ou immatériel. Dans le prolongement de cette approche, mais également en s'en distanciant, notre colloque examinera également la possibilité de logiques de controverse relativement autonomes par rapport aux logiques d'acteurs. En particulier, on verra de quelle manière il est possible d'appréhender les controverses sans nécessairement les réduire à des occasions ou opportunités offertes à des aceurs stratèges. Ce faisant, il s'agira d'aborder la controverse - et les conjonctures critiques spécifiques qui la caractérisent ou la tension sémantique qui lui est propre - pour elle-même et non pour ce qu’elle est censée refléter ou dissimuler.
Nous proposons d’organiser notre colloque autour de deux axes :
1) Le premier axe privilégiera une dimension discursive et mobilisera plutôt des travaux de philosophie attachés à reconstituer les termes d’une délibération en contexte de crise, d’incertitude ou de confrontation à l’indécidable. Par exemple, l’accent pourra être mis sur les controverses relevant du domaine de l’éthique, et notamment de l’éthique médicale et/ou soignante, en privilégiant des analyses philosophiques de notions qui font problème de manière cruciale dans le monde du soin (par exemple la
technoscience, la relation médecin-malade, l’organisation des soins et l’injonction managériale etc.) et des grands auteurs de philosophie morale contemporaine comme Hans Jonas, Paul Ricoeur ou Emmanuel Lévinas.
2) Le deuxième axe visera à opérer un travail de contextualisation des discussions théoriques dans une perspective à la fois sociologique et historique. Ainsi, en mobilisant des approches d’histoire et de sociologie des idées, il s’agira en particulier d’évaluer la place respective des acteurs (positions, valeurs, intérêts) et des idées (notamment à travers les croyances et les arguments). Ce faisant, on posera entre
autres les questions suivantes : la déconstruction des situations de tension et de dispute propres aux controverses suppose-t-elle de dépasser les approches idéelles (et la réification par les idées qu’elles impliquent) en reconstruisant les contextes pratiques et les acteurs en lutte ? Quels rapports les prises de parole entretiennent-elles avec les prises de position et donc avec les positions d’acteurs concrets ?
Contact :
Yves Palau, Hamida Berrahal : palau@u-pec.fr; berrahal@u-pec.fr